I HISTORIQUE
Né le 20 mai 1900 à Cento, Mario Maccaferri entre comme apprenti dès l’âge de 11 ans dans l’atelier du célèbre luthier Luigi Mozzani et suit des études musicales à l’Académie de Sienne.
En 1923, il ouvre son propre atelier de lutherie, guitares, mandolines, violons, à Cento et commence une carrière internationale de guitariste de concert. On le dit brillant à l’égal de son ami Andrès Segovia. Les tournées lui feront visiter toute l’Europe.
Le jeune Maccaferri au début des années 30.
Maccaferri applique à la guitare quelques-uns des principes des luthiers de Crémone qui ont amené le violon à une quasi perfection technique au 17ème siècle.
En 1929 il signe un contrat avec le fabricant d’instruments à vent Henri Selmer, de Paris, pour organiser et superviser un atelier de lutherie mais un accident change sa vie, une chute qui le handicape à la main droite, et il cesse son activité de concertiste classique pour se consacrer à la fabrication de ses guitares de concert.
En 1939, il embarque pour New-York. Il y fonde sa nouvelle entreprise de production d’anches : la French American Reeds Co., toujours en activité de nos jours.
Ukulélé de Maccaferri et son « Chord Master »
II LUTHERIE ET INNOVATIONS
En 1932, Mario Maccaferri a déposé les brevets pour une guitare de concert, avec des innovations ; un résonateur intérieur pour donner à la guitare un équilibre sonore égal entre toutes les cordes. Pas seulement de la puissance, mais un son qui ne sera pas noyé dans un ensemble orchestral. Un peu à la manière du triangle, dont la puissance sonore est très modeste, mais grâce à sa fréquence particulière, il se fait entendre dans un orchestre, au milieu des cuivres et des cordes.
Pour l’apparence, c’est le pan coupé qui permet un accès facile et un prolongement de la touche au-dessus de la rosace pour monter plus haut dans les aigus. On retrouve aussi un pli sur la table, comme sur les mandolines, au niveau du chevalet, une frette zéro qui fait office de sillet et début de la corde vibrante et un second sillet ne servant que de guide. Pour que l’intonation soit la plus juste possible, le chevalet est légèrement hélicoïdal, pour compenser la différence de diamètre des cordes. C’est aussi une tête amincie, pour que les cordes restent dans un alignement le plus rectiligne possible. Et des mécaniques précises, sous capot, pour un accordage plus fin.
Pour une guitare de série la fabrication est soignée avec des bois fendus et non sciés, pour ne pas couper les fibres (dans la tradition des luthiers de Crémone, Guarnerius et Stradivarius) et des barrages intérieurs adaptés aux caractéristiques sonores recherchées, c’est aussi la mise au point grâce à l’atelier métal de Selmer de mécaniques très élaborées, sous capot pour garantir la fiabilité et la précision. Toutes les pièces y compris le cordier, sortent de chez Selmer, la fabrication est contrôlée dans tous ses éléments.
Django Reinhardt jouant une Maccaferri
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